Toi qui
chaque jour te lamentes
Et de
verser des larmes tu n’arrêtes
Toi qui à
chaque instant pleurniches
Et des
récriminations des autres accables
Du
délestage d’électricité te plains
De nos
routes impraticables te lamentes
De la
pénurie d’eau te plains
D’être
mal payé te lamentes
Sèche tes
larmes mon frère
De
pleurer et de gémir arrêtes ma sœur
Prend
courage et relève ta tête
La vie
est ainsi faite
A chaque
fois que tu empruntes une voiture
Rappelles-toi
qu’elle fut inventée
Par
quelqu’un qui en avait marre de marcher à pied
A chaque
fois que tu voyages dans un avion
Souviens-toi
que les frères Wright qui l’ont conçu
N’y
avaient jamais mis les pieds avant
A chaque
fois que tu ouvres un robinet
Et que de
l’eau potable il en coule soudain
Rappelles-toi
que ce robinet a été inventé
Par
quelqu’un qui en avait assez
D’aller
puiser de l’eau à la rivière chaque jour
Chaque
fois que tu tends ta main et appuie sur un interrupteur
Sais-tu
que celui qui a inventé l’ampoule
A fait
plusieurs tentatives sans réussir ?
Alors
cesses de pleurer ma sœur mon frère
Prends
courage et relève ta tête
La vie
est ainsi faite
La vie
récompense ceux qui se dressent
Et
s’attaquent aux problèmes
Mais elle
ne comble jamais
Ceux qui bâtissent
des murs de lamentations
A bien
voir
Les défis
auxquels chaque jour tu fais face
Sont
autant d’opportunités à ta disposition
Ecoute
cette histoire ma sœur mon frère
Et
apprend d’elle
Deux
étudiants se rendirent en Inde au jour d’il y a longtemps
Le
premier n’y vit que des pauvres gens marchant pieds nus
Et
aussitôt d’être autant pauvres et malnutris les plaint
Son ami,
lui, y perçut une réelle opportunité
De retour
chez lui quitta l’université
Et à ce
peuple dont la culture ignorait les chaussures
Revint
vendre des souliers en caoutchouc
Et plus
tard devint millionnaire
(Traduction
libre de "Stop sucking your thumb and grow up" du photographe Ghanéen
Nana Kofi Acquah que vous pouvez trouver sur le blog dont l’URL suivant : http://africaphotographer.blogspot.com)
Beau texte qui merite d'etre lu et etudie dans nos ecoles africaines. Que les enseignants le lisent et l'enseignent a leurs eleves, et ils en tireront profit a coup sur.
RépondreSupprimerCoup de chapeau, bro.
Alimasi, Pointe Noire
J'ai lu et relu ce texte. Il me plait beaucoup. Des fois, il me semble provocateur, mais il est aussi si stimulant. Il invite a plus d'imagination qu'au découragement, a plus de courage qu'au désespoir. En un mot, j'aime ce texte et je vais le passer a des amis et connaissances.
RépondreSupprimerPauline K. Fribourg
Nos écoles là-bas au Congo devraient apprendre aux jeunes élèves et étudiants a faire preuve d'imagination. Mais que se passe-t-il? Le système d'enseignement, du primaire a l'université, ne se base que sur la mémorisation. Ainsi les étudiants sortent des facultés avec des têtes pleines mais pas bien faites.
RépondreSupprimerCombien d'étudiants ou d'intellectuels congolais excellent sur le net, a part critiquer Kabila et l'insulter? Combien de profs congolais attirent l'attention des intellectuels par leur bon sens et savoir-faire, a part chercher a flatter le pouvoir pour obtenir un poste ministériel? Combien de jeunes et moins jeunes sont créatifs a part de faire du copier/coller sur le net et injurier l'opposition?
C'est pourquoi, là-bas au Congo, la différence est petite entre un universitaire et celui qui ne l'est pas, entre un prof d'unif et celui du primaire: la vulgarité, le plagiat et l'obscurantisme est partout. Si nous ne changeons pas, la descente aux enfers continuera...
Moi-même, Durban, South Africa
Je suis d'accord avec les précédents internautes qui saluent cet article. A mon point de vue, c'est le gout d'effort qui manque au congolais. C'est vrai qu'il se débrouille comme il peut pour vivre puisque le gouvernement ne fait rien pour lui. Mais cela, il le fait juste pour survivre. Mais la vie ce n'est pas ca!
RépondreSupprimerLe congolais vit pour manger: 98% de son temps il le passe a cela. C.-à-d. a chercher quoi manger. Il lui reste peu de temps pour lire, pour s'instruire et avoir des distractions saines. En cette matière, il n'a que la TV de mauvaise qualité avec des théâtres bidons et des journalistes qui n'ont que la tête pleine comme quelqu'un a dit ci-dessus a propos de soi-disant intellectuels congolais. Ils ne savent pas interpréter les évènements ni en faire des analyses qui tiennent.
Paluku M. Capetown, South Africa
Oui comme la chanson de Roland, L"ocean du desespoir de Philippe Elebe Lisembe, A ma mere de Camaralaye, cette poesie merite une place de choix dans les enseignements de langues, car avec style simple, ceci permet au lecteur de tirer une lecon et de rompre l'amitie avec la facilite.
RépondreSupprimerMerci pour les efforts consentits
Merci Docta Beston pour vos propos.
SupprimerMon intention est de mettre a la disposition des internautes congolais au premier chef des idées pouvant provoquer chez-nous une sorte de décharge électrique, laquelle pourrait conduire a un questionnement personnel: que sommes-nous devenus? ou allons-nous? que faisons-nous? que pensent les autres de nous? ou nous situons-nous par rapport aux autres? y a-t-il lieu de se continuer a se fourvoyer dans la suffisance et la vulgarité? que pouvons-nous apprendre des autres? etc.
Lors des assises de la CNS au début des années 90', la seule chose - a mon point de vue - qui en soit sorti de positif était de reconnaitre ce a quoi la Commission d'Ethique avait abouti dans ses investigations: "la crise [congolaise] est d'abord morale".
A partir de ceci, il est facile de comprendre que nous avons perdu nos repères car la morale est ce qui fait de nous des humains, différents des animaux. A partir de ceci, il est facile de comprendre que tous les problèmes auxquels nous sommes confrontés ne sont que des symptômes - et non des causes. En s'y attaquant uniquement on ne fait que soigner les symptômes, en laissant la cause de la maladie de cote. LA cause, elle, est morale.
Bien sur, il ne suffit pas d'identifier le mal ou d'établir un diagnostic, fut-il fiable. Vous êtes médecin et vous le savez bien: ceci n'est qu'un premier pas...
Voila la poésie comme je l'aime! Des termes simples, accessibles a tous et faciles a comprendre; qui en plus véhiculent un message concret. Tellement beau et vrai ce texte! Il est grand temps que le peuple africain arrête de se plaindre de tout! Les défis sont faits pour être remportés, les barrières pour être franchies. Derrière chaque carence, se cache une opportunité! Merci a toi Emmanuel pour la traduction, je pense qu'elle est très réussie! :-)
RépondreSupprimerMerci a toi Marjolaine pour tes propos. "Derriere chaque carence se cache une opportunite". Comme tu as raison!
SupprimerDans la vie, beaucoup de choses dépendent de la façon dont nous percevons ce qui se présente face a nous. Certes il est facile, face a un environnement africain comme le notre, un environnement ou tous les clignotants sont au rouge (guerres civiles, dictatures, résurgence des maladies éradiquées ailleurs, pauvreté, répression policière, tribalisme, chômage toujours croissant des jeunes et manque d'opportunités d'emploi, etc.), il serait facile disais-je, de se laisser aller au découragement et de baisser les bras.
Le texte ci-dessus est un hymne au courage, a l'esprit d'initiative, a l'obstination de regarder toujours de l'avant malgré ce que nous voyons et ce a quoi nous faisons face. Face a tous ces challenges, il n'est pas de place pour le decouragement. Baisser les bras ne nous est pas permis.
Des récriminations contre la colonisation, contre les dirigeants, contre l'Etat, contre les voisins, contre les parents ou contre le destin ne nous amèneront nulle part. Même lorsque nous avons tout perdu, même si nous sommes mains vides, n'oublions pas que Dieu nous a donne quelque chose que la pauvreté ou les difficultés les plus grandes ne sauraient nous ravir: la matière grise.
Au lieu de faire du copier/coller, nous pouvons bien faire quelque chose qui soit utile aux autres. Ainsi faisant, nous sortirions du tunnel. Cela se justifie puisque, comme tu le dis, Marjolaine, "les défis sont faits pour être remportés"...
Merci a "CongoleseStories" pour ces histoires de chez-nous et qui nous donnent tellement de nostalgie que des fois je les lis et relis. Ce poème-ci est beau, on l'a déjà dit, mais j'ajoute qu'il reflète bien notre égarement d'africains: trop se plaindre de nos maux, et au lieu d'apporter sa pierre a l'édifice, nous avons trouve la bonne formule: l'émigration.
RépondreSupprimerIci a Capetown cependant, a cause de la xénophobie qui provient des blacks, chaque jour vous vous sentez méprisés et loin de chez-vous. Un jour, a la Fac, un étudiant m'a demandé: "pourquoi fuyez-vous vers ici quand vous avez vos problèmes en DRC? Pourquoi ne pouvez-vous pas y faire face et trouver des solutions, au lieu de les fuir?"
J'avoue que sur le champ je n'étais pas contente, mais plus tard j'ai trouvé qu'il avait raison. Nous n'aurions une place dans l'histoire et dans le patrimoine de nos pays que si nous nous inventons et apportons, chacun, quelque chose a l'édifice. Ne soyons pas toujours spectateurs, consommateurs ou observateurs. Nous avons des cerveaux et des mains: ce n'est pas peu.
Félicitations pour ce blog et sache qu'ici a Capetown nous ne t'avons pas oublié: nous le visitons régulièrement.
Belinda, Capetown
Merci a toi, Belinda, de participer a cette discussion.
SupprimerOui, comme tu le dis, nous devons tous mettre la main a la pate et ne pas nous sous-estimer. Oui, comme tu le dis, on ne nous jugera pas sur le nombre de diplômes accumulés au fil des ans, mais sur la qualité de notre contribution.
Je me souviens de ce qu'a écrit le pasteur M.L. King un jour:" Si tu sais faire quoi que ce soit qui puisse être utile aux autres, même si tu habitais dans un endroit le plus éloigné qui soit, le monde entier ferait un chemin pour vous atteindre".
En d'autres termes, le jour ou nous nous mettrons a apporter autre chose a l'humanité plutôt que d'être simplement des consommateurs de ses produits, l'Occident nous valorisera.
Merci Belinda, de suivre "CongoleseStories" depuis la "mother city", Capetown. Merci pour vos mots gentils et salutations a tous les amis. Je vois que Capetown University a un effet positif sur vous, et tant mieux pour nous!
Pourquoi, pour qu'un texte africain soit acclamé et accepte, soit-il en prose ou en poésie, il doit être ésotérique, difficile a déchiffrer et comprendre? Qui a dit que la valeur d'un texte se mesure a ses tournures alambiquées, compréhensibles seulement aux "initiés"? Qui a établi ces critères qui cachent mal un complexe ? Pour qui écrivent-ils alors?
Voila quelque chose de différent ici. Je ne le dis pas cela puisque, Emmanuel, je te connais bien. Je le dis plutôt puisque c'est une évidence. Tu aurais pu chercher des formules-choc, pour des universitaires comme toi. Mais tu as choisi d'utiliser un texte abordable, qu'un élève peut comprendre sans consulter un dictionnaire.
Les uns te trouveraient vulgaire ou populaire. D'autres, cependant, comme les intervenants précédents et moi-même, pensons le contraire. Félicitations
J'aime ce texte, il donne matière à réflexion. J'ai visité, pas profondément ce blog, est je pense que nous devrions être nombreux encore à bloguer.
RépondreSupprimerBravo pour le style!
Je m'en tiens à cela...
Vous serez toujours le bienvenu sur "CongoleseStories", cher Fidèle. Oui, soyons nombreux a bloguer et ce sera pour nous un moyen d'entretenir nos facultés intellectuelles. En bloguant nombreux, nous mènerons ainsi la lutte au poids de la rumeur si fort dans notre pays. A la tradition orale aussi, d'ailleurs. En bloguant nombreux, nous aiderons a élever le niveau du débat sur des thèmes qui nous sont chers. C'est parce que, avant de mettre sur le net une idée ou information, il va falloir se relire soi-même, corriger, rectifier, analyser, juger ce dont il est question. Quant au parler, il est si facile et souvent si volatile et superficiel chez-nous.
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